L’ arbre à cuire - 25 juillet 2015
Dernièrement mon épouse a été invitée à une sortie surprenante, pour le moins très originale. Il s’agit d’un repas organisé autour autour de « l’arbre « et cuisiné à même le tronc, d’où le nom d’arbre à cuire
L’instigateur de cette journée, créateur du concept, qui se définit comme artiste plasticien, a fait coupé et travaillé un chêne de plus de 20 mètres de long. Des plans de cuisson, des planchas et foyers genre barbecue y ont été incorporés.
C’est à un chef étoilé de la région que l’élaboration du repas a été confiée. Après l’apéritif on a servi des truites du morvan, réchauffées au barbecue, du cochon de lait farci avec légumes,fromage et dessert. Bien entendu le repas a été bien arrosé de vins blancs et rouges de la proche région viticole de la côte chalonnaise. Les assiettes étaient en bois brut, en fait des rondelles de bois découpées dans des branches de « l’arbre »
Le cadre avait de quoi émerveillé les quelques 180 personnes présentes au repas. Celui-ci se déroulait dans une clairière où on avait déposé « l’arbre » dans la magnifique forêt qui recouvre le Mont Beuvray, colline du Morvan. En plus c’est un lieu chargé d’histoire car en son sommet se dressait le vaste oppidum gaulois de Bibracte qui abritait une importante population d’Eduens. D’ailleurs, des fouilles archéologiques s’y déroulent depuis de nombreuses années.
Il y avait de quoi en mettre plein la vue. Pour moi c’est le côté clinquant C’est une opération bien montée qui a démarré depuis plusieurs mois. La presse en a parlé. Pour financer un appel aux dons a été lancé, et une coquette somme, (30000 euros d’après le journal de Saone et Loire) a été engrangée. comme quoi c’est plus facile de récupérer de l’argent pour l’amusement que pour une cause humanitaire ou autre. Côté repas, ce n’était pas tout à fait ça non plus. Un arbre n’obéit pas, même à un chef étoilé comme son « piano » le ferait. La truite servie à ma femme n’était pas assez cuite et froide. Un autre convive m’a avoué avoir jeté discrètement la sienne dans la forêt. En plus il a fallu rester debout durant toute la durée du repas qui s’est prolongé jusqu’en fin d’après-midi. Alors à 50 euros le repas…….
Que penser de tout cela? Expression d’un art contemporain, délire d’artiste , façon de se faire de l’argent facilement, attrape-nigauds ? J’ai bien ma petite idée
A bientôt
Je pense avoir la même idée que toi…
Mais le « concept » peut être sympa…sans vouloir faire un repas gastronomique!
manger un repas gastronomique debout..un concept bizarre, pourtant la table arbre était fort bien dressée !
l’artiste aurait du suggérer aux convives d’apporter leurs fauteuils!
A quoi a servi la cagnotte récoltée ou plutôt le surplus?? (peut être pas de surplus!!??)
Ensuite, tout est question de communication, pub, réclame..
et là encore , je constate que c’est quelque chose que le monde agricole ne sait pas faire…
effectivement 50€ le repas + 30000€ de dons, ça fait cher l’amusement gastronomique…
Et puis les organisateurs n’auraient pas pu prévoir quelques grosses branches en guise de bancs ? ça aurait pu faire l’affaire.
Les 50 € du repas s’explique par l’achat des marchandises et le paiement de l’équipe de cuisine qui est venue travailler
Merci pour cet article. Comme je croyais la forêt du Beuvray un peu protégée, lorsque j’ai lu l’article du JSL, ma première pensée a été pour l’arbre. 20 mètres de long. Il a mis des dizaines d’années à pousser.
Ne méritait-il pas mieux que finir en barbecue ? Ce serait donc la gastronomie bourguignonne au sommet de sa région ? Pour le lieu, le Haut-Folin eût été plus indiqué. Et puis comme ça, cet artiste soutenu par les institutions, qui n’a cure de la vie d’une arbre, pourrait goûter les conséquence d’une telle indifférence : un barbecue dans un douglas farci de pesticides, comme le Haut-Folin en est recouvert, ça aurait de l’allure. Ce serait savoureux, sûrement.
Cela me laisse perplexe…